++Daudelin++

Préparation sur le terrain

Mise en place de l’œuvre

1 + 1 = 1 : préparation sur le terrain

1 + 1 = 1 : mise en place de l’oeuvre

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<strong>Préparation sur le terrain</strong><BR><i>Raymond Farley</i><BR><br><BR><p>
L’œuvre et l’artiste ne font qu’un, et être invité à se glisser entre les deux pour y introduire une assise devient un privilège intime, exigeant une empathie avec l’homme et l’œuvre.</p>
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L’immense complexe G, ce monstre de béton de 30 étages va avoir un nouvel accès sur le boulevard René-Lévesque qui est en rénovation. Un plateau se présente entre les deux, M, Daudelin le regarde de loin, de près, sur tous les angles et choisi ce site pour y implanter son œuvre.</p>
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Dans une première approche, l‘œuvre devrait reposer sur un bassin d’eau, afin de pouvoir alléger sa masse et la faire refléter sur un miroir de lumière. Mais un bassin d’eau n’existe que deux saisons et ressemble à une piscine vide en saison froide.</p>
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La solution retenue consiste à prévoir une base de granit surélevée pour mettre la sculpture en évidence en toute saison; et dans la période estivale, y faire réfléchir un filet d’eau sans qu’on puisse percevoir sa provenance. Ce mince filet d’eau devient le miroir souhaité par temps calme et parfois une surface frissonnante créant une illusion de mouvement à cette iceberg de métal.</p>
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Sous cette mystérieuse base de granit brun, un bassin d’eau dissimulé déborde par les joints des modules de granit et le filet d’eau ruisselle vers les caniveaux périphériques.</p>
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Lors d’une rencontre de travail, M,Daudelin et son épouse ouvrent une boîte mystérieuse ( grande comme une boîte à chaussure) et en sorte un prototype à échelle réduite qu’il me confie pour mieux visualiser les assises de cette œuvre de 8 tonnes, qui par surcroit, doit reposer seulement sur trois tiges-supports.</p>
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Pendant que les cubes d’acier corten subissent une oxydation en douceur pour parfaire leurs teintes texturées, les dernières dalles de granit complètent le monticule.</p>
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<strong>... à suivre dans la borne <em>Mise en place de l’œuvre</em></strong></p>
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<strong>Mise en place de l’œuvre</strong><BR><i>Raymond Farley</i><BR><br><BR><p>
Arrive le jour de l’installation, jour important pour l’artiste, et l’architecte. La grue descend lentement la masse de métal, sous la supervision de M, Daudelin, agenouillé sous la sculpture, près d’un pivot d’assise, le cigarillos aux lèvres, l’œil éparpillé entre le grutier et l’assise, mais d’un grand calme, remplie de confiance pour l’arrimage entre le métal et le granit, pour enfin fusionner le concept et sa concrétisation.</p>
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Il ne reste qu’à contempler l’œuvre dans sa position définitive, dans son environnement urbain. L’artiste est maintenant prêt à acquiescer le résultat : en faire un examen général de l’ensemble, allumer un nouveau cigarillos, échanger un regard complice avec son épouse, et envoyer un sourire envers l’architecte, mission accomplie.</p>
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Je réalise que l’échelle de l’œuvre est déroutante, selon ses angles de perception et ses marges de recul verticales ou horizontales. Sa géométrie contrebalance la linéarité de l’édifice et des aménagements adjacents. Sa couleur ocre texturée par les oxydations inégales vient contraster sur le fond grisâtre du béton. </p>
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Cette symbiose de deux cubes pour ne faire qu’un est plus qu’une œuvre sculpturale, ça devient prétexte à un questionnement de nos rapports d’harmonisation dans la vie.</p>
<p><strong>Raymond Farley</strong>, architecte, collaborateur de M. Daudelin pour l’assise de <em>1+1=1</em>.</p><BR><BR>

<strong>1 + 1 = 1 : préparation sur le terrain</strong><BR>1996<BR><br><BR><i></i><BR><BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC

<strong>1 + 1 = 1 : mise en place de l’oeuvre </strong><BR>1996<BR><br><BR><i></i><BR><BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC

<strong>1 + 1 = 1</strong><BR>1988<BR>Acier corten sculpture et base en granit<BR>366 x 610 x 427 cm<BR>Photo : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine<BR><br><br>© Succession Charles Daudelin /SODRAC