daudelin

 
PROPOS DE LOUISE DÉRY SUR L’ART PUBLIC DE DAUDELIN
Note : Le texte Propos de Louise Déry sur l’art public de Daudelin reproduit ici est tiré du catalogue Daudelin publié par le Musée du Québec à l’occasion de la grande exposition consacrée à l’œuvre de l’artiste en 1997-1998.
 
Nous tenons à remercier l’auteure ainsi que le Musée national des beaux-arts du Québec.
 
Les lettres cat. suivies de chiffres (ex. cat. 60 et 61) font référence aux numéros que portent les œuvres dans le catalogue.
 








Daudelin : l’art dans la ville 
De la pensée sociale à l’art intégré 
Les premières commandes publiques 
Des monuments de fonte et de bronze 
Géométrisation et mouvement 
La ligne et le vent 
Artisan de la ville 

Les premières commandes publiques

Maquettes pour les deux murales de la taverne Peel, 1949
(cat. 60 et 61)
Photo : Musée national des beaux-arts du Québec : Patrick Altman
C'est à la fois comme peintre muraliste et maquettiste que Daudelin commence à collaborer avec l'étude des architectes Rother et Trudeau de Montréal. Il faut dire que ses intérêts pour l'architecture le mettent très tôt en contact avec plusieurs architectes, notamment Charles Trudeau.21 Vers la fin des années quarante, Rother et Trudeau recourent parfois à lui pour exécuter de petites maquettes destinées à leurs projets d'architecture. En 1949, alors qu'ils entreprennent la rénovation de la Taverne Peel, ils lui commandent deux murales intérieures devant occuper deux murs opposés, à chaque extrémité de l'édifice. Mavis Gallant juge bon d'y faire brièvement allusion dans un article du mois d'août 1949,22 et le critique Rolland Boulanger revient sur cette information l'année suivante : «En ce moment, Daudelin a mille et un projets en tête; il en a même quelques-uns en cours d'exécution; deux murales pour intérieur, de neuf pieds par dix-huit; deux sculptures pour murs extérieurs, de construction d'architecture».23
 
Il ne reste, pour se rendre compte du travail de Daudelin, que deux petites maquettes (cat. 60 et 61) et quelques esquisses (cat. 57 à 59) des murales de la Taverne Peel, qui ferma ses portes pendant les années cinquante.24 Sur les deux surfaces de mur préalablement enduites de plâtre, il avait peint à l'huile deux scènes très colorées aux effets naïfs, dans l'esprit caractéristique des peintures de Daudelin de la même époque. Ce projet fut suivi de la réalisation de deux reliefs pour les murs extérieurs d'un immeuble à appartements situé à Côte-Saint-Luc (Montréal). Ce sont ces premiers projets qui vaudront à Daudelin d'être désigné par Laurent Lamy comme 1'un des premiers artistes muralistes du Québec.25
 
Esquisse de sculptures-jeux pour les Habitations Jeanne-Mance, 1959
(cat. 103)
Photos : Musée du Québec : Jean-Guy Kérouac
Maquette de sculptures-jeux pour les Habitations Jeanne-Mance, 1959
(cat. 105).
Photo : Musée national des beaux-arts du Québec : Patrick Altman
Au cours des années cinquante, Louise et Charles Daudelin sont totalement accaparés par les spectacles de marionnettes qu'ils produisent pour la scène ou pour la télévision. En 1959, Daudelin accepte l'invitation de Vincent Rother et de Charles Trudeau – auxquels s'est joint John Bland – pour concevoir un ensemble de sculptures-jeux en bois, métal, béton et terre cuite destiné aux Habitations Jeanne-Mance, à Montréal. Rien ne subsiste de ces travaux qui permirent à l'artiste d'utiliser des matériaux de construction à l'état brut. La maquette qui figure dans la présente exposition, sans être fidèle en tous points au projet exécuté, traduit bien l'esprit de ce travail (cat. 105).26
 
Fig. 17. La Maison de béton de Chomedey. Architecte Jean-Louis Lalonde;
traitement en relief de Charles Daudelin, 1962.
Photo : Tirée de« La maison "tout béton" de Chomedey», p. 20
photographe inconnu
Les années soixante s'ouvrent avec un nouveau partenaire, l'architecte Jean-Louis Lalande, avec qui Daudelin réalisera plusieurs projets. Une maison construite entièrement en béton à Chomedey, en 1962, intègre deux murales à agrégats apparents et quelques dalles coulées et dessinées en relief (fig. 17).27 Jusqu'en 1966, l'année de Poulia, Daudelin multiplie les expériences avec le verre, l'aluminium, le béton coloré, l'acier et le bronze, dans le cadre de plusieurs projets qui confirment de plus en plus son talent et sa compétence dans le secteur des arts de l'espace.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
21. C'est d'ailleurs Charles Trudeau, ami des Daudelin, qui dessine leur maison au début des années cinquante.
22. Mavis Ga liant, «Puppets Perform Every Afternoon», The Standard, Montréal, 6 août 1949, p. 3.
23. Rolland Boulanger, «Charles Daudelin nous dit "Allo"!», Notre Temps, Montréal, 15 avril 1950.
24. Information obtenue auprès de l'artiste, 1er mai 1997.
25. Laurent Lamy,  Daudelin. L'art intégré ... 11, loc.cit., p. 47.
26. Hedwidge Asselin, «Charles Daudelin ou de l'intégration des formes artistiques à l'architecture et à l'urbanisme», Espace, Montréal, vol. 4, no 4 (été 1988), p. 18-21 et encart.
27.
Voir «La maison "tout béton" de Chomedey», Bâtiment, Montréal, vol. 38, no 7 Guillet 1963), p. 20-24, et «La demeure de l'avenir? Réalité d'aujourd'hui», publi-reportage de La Presse, Montréal, 8 juin 1963, 11 p.
 
 
 
 
 
 
     
 
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