daudelin

 
REGARDS SUR L’ŒUVRE








NOUVEAU - Voir en grand 
Deux productions,
deux visions
 
Des marionnettes sur scène
et au musée
 
Mont-Royal et Langelier : Daudelin souterrain,
texte d’Annie Gérin
 
Au cœur de l’œuvre
et de l’homme,
texte de Laurent Bouchard
 
Charles Daudelin, une icône de la sculpture canadienne,
texte de Jean-Claude Bergeron
 
Croisements géométriques,
texte de Janos Baracs
 
Charles Daudelin :
un artiste accompli,
texte de Malaka Ackaoui
 
Monument funéraire Lamarre au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal,
texte de Mireille Lamarre
 

Des marionnettes sur scène et au musée

Charles Daudelin, comme chacun sait, est intimement lié à la naissance de la sculpture moderne au Québec. Il est également reconnu ici comme l’un des pionniers de l’art public. Mais plusieurs ignorent sans doute qu’il fut aussi un artisan de la première heure du spectacle de marionnettes. 
Photo illustrant l’article de Rolland Boulanger, « Les Marionnettes de Daudelin remportent un brillant succès, » Montréal-Matin, 22 novembre 1948 Photo illustrant un texte de Pierre Gascon, chronique « Croquis et instantannés, » source inconnue, novembre 1948
Après avoir réalisé des affiches et des illustrations de programmes pour le théâtre des Compagnons, puis des décors et des costumes, toujours pour la troupe du père Legault, Daudelin, à son retour de Paris, se lance avec sa femme Louise dans la confection de marionnettes à gaine pour la troupe de leur ami Paul Dandurand, le Théâtre des Marionnettes. Nous sommes en 1948, la même année que celle où Micheline Legendre présente son premier spectacle de marionnettes à fils au collège Saint-Laurent. Il y avait bien eu auparavant, dans les années 1930, la troupe Les Grandes Marionnettes qui donna quelques spectacles, puis la décennie suivante la présentation de l’opéra de Mozart Bastien et Bastienne, monté par André Wolff, mais la véritable arrivée de la marionnette se fait avec les Daudelin et Legendre, dont les spectacles feront la joie des enfants pendant plusieurs années. Si les Daudelin cessent leurs activités au cours de la seconde moitié des années cinquante, Micheline Legendre, elle, consacrera une grande partie de sa vie à l’univers de la marionnette.
Photo parue dans un journal probablement en janvier 1951
Source inconnue
Charles et Louise Daudelin ont monté leur castelet dans une ruelle de Montréal, sans doute à l’arrière de la maison familiale de Louise
Publicité parue dans un journal de l’époque en 1951
Après les spectacles pour adultes avec la troupe de Paul Dandurand, Charles et Louise se lancent à la conquête des enfants avec les Marionnettes Daudelin. D’abord dans les parcs de la ville de Montréal, de 1949 à 1953, puis chez Dupuis Frères, en 1951-1952 (voir à ce sujet le texte de Fernand Seguin), à l’auditorium du collège Saint-Laurent, dans des colonies de vacances et finalement à la télévision de Radio-Canada, entre 1951, date de la première émission en circuit fermé, et le début des années 1960, alors qu’ils font de la manipulation pour l’émission pour enfants Le Professeur Calculus, présentée en 1960 et 1961. À l’exception de cette série télé, les Daudelin ont toujours créé eux-mêmes les personnages de leurs spectacles. Charles fabrique les mains et les têtes — « sculpte » les têtes, pourrait-on dire — tandis que Louise confectionne les costumes.
Photos illustrant l’article de Mavis Gallant, « Puppet Show. Young Couple Entertain Montreal Children », The Standard, 3 septembre 1949
Pendant les cinq années actives des Marionnettes Daudelin, le couple forme une véritable troupe de tournée qui sillonne les routes dans un petit camion qui transporte castelet, décors et interprètes des spectacles écrits et montés par les Daudelin. Nous sommes au début des années 1950, alors que les compagnies de spectacles pour enfant, n’ont pas encore vu le jour, et encore moins les théâtres ambulants s’adressant aux petits. Ce n’est qu’en 1952, rappelons-le, qu’est née La Roulotte de Paul Buissonneau, qui entamera sa première saison l’année suivante. Des artisans de la première heure, avons-nous dit !
 
L’entrée des poupées de chiffon et de papier mâché au musée
Carton d’invitation de l’exposition Marionnettes du Québec au Centre synoptique sur l’avenue du Parc à Montréal en juin 1949 Photo extraite d’un montage réalisée par le Musée du Québec en 1997 à l’occasion de l’exposition Daudelin
En 1950, alors que l’artiste expose ses récents dessins au Comptoir du livre, à Montréal, quelques personnages des premiers spectacles des Marionnettes Daudelin viennent se mêler aux dessins. Sont-ils les mêmes à avoir pris part l’année précédente à l’exposition Marionnettes du Québec au Centre synoptique sur l’avenue du Parc à Montréal ? Difficile de le savoir. Une chose que nous savons cependant, c’est qu’il est rare que des marionnettes sortent de leur environnement naturel et viennent ainsi s’exposer aux yeux des critiques et amateurs d’art.
 
Une des photos illustrant l’article « Une belle initiative. Un théâtre montréalais de marionnettes »
Auteur inconnu, source inconnue vers 1948
Nous pouvons voir quelques-unes des marionnettes ayant disparu
Probablement parce qu’elles ont apprécié l’expérience, elles la réitèrent en 1974 dans le cadre de la rétrospective au Musée d’art contemporain de Montréal. Par la suite, elles se déplaceront dans la capitale nationale pour leur première visite au Musée du Québec. Elles y retourneront en 1994, cette fois-ci pour y être hébergées à demeure. Elles se joignent alors à la collection Daudelin du Musée, qui compte déjà des dessins, des peintures et des sculptures. Elles se sentent privilégiées, sachant qu’elles sont peu nombreuses à avoir élu domicile dans un musée d’art. Elles seront de la partie des deux événements Daudelin organisés par le Musée du Québec en 1997 et en 2009.

Le Musée national des beaux-arts du Québec a accueilli sous son toit toutes les marionnettes conçues par les Daudelin qui étaient encore en possession de leurs concepteurs. Malheureusement, certains personnages, dont ceux du Théâtre des Marionnettes, ont sans doute été purement et simplement enlevés il y a plusieurs années, ne laissant aucun indice permettant de savoir ce qui leur est advenu.
 
Quelques images reproduites dans les journaux, mais rien de plus. Pouvons-nous espérer un jour retrouver leurs traces ?
 
 
     
 
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